Bambouseraie des Cévennes : une balade zen

par Pascale BIGAY

Un lundi de juin 10 heures. Il fait déjà chaud lorsque nous arrivons sur le parking de la Bambouseraie en Cévennes, située à Générargues, non loin d’Uzès. Le parking pratiquement désert est la promesse d’une balade dans l’un des plus beaux jardins de France, un site unique en Europe, en toute quiétude. Oserai-je dire en toute zénitude, tant les bambous sont pour moi des symboles de sérénité, empreints de culture japonisante qu’ils sont !

Quel est le meilleur moment pour aller à la Bambouseraie ?

Le mois de juin est assurément la période idéale pour aller admirer cette forêt de bambous, située au sud-ouest d’Alès. Elle s’étale sur une quinzaine d’hectares et comporte plusieurs zones thématiques. Pourquoi juin ? Tout simplement car la température est déjà chaude, sans être caniculaire (enfin normalement !) et il est agréable de déambuler sous l’ombre des bambous. Septembre ou le printemps doivent aussi être un mois ou saison agréables pour découvrir ce lieu féerique. De plus, on croisera forcément moins de visiteurs qu’en juillet ou août.

Pour autant, la Bambouseraie des Cévennes reste ouverte de février à novembre, à des horaires variables suivant les saisons.

Eugène Mazel, un passionné de botanique

Un peu d’histoire pour commencer…C’est en 1856 qu’Eugène Mazel, importateur d’épices asiatiques, achète le domaine de Prafrance. Passionné de botanique, il le transforme en arboretum et plante de nombreuses espèces comme le Magnolia, le Ginkgo, le Sequoïa…Certains de ces arbres sont encore visibles aujourd’hui et rappellent l’œuvre d’Eugène Mazel qui finit par se ruiner à entretenir ce site magnifique.

En 1902, Gaston Nègre reprend Prafrance et l’enrichit de nombreux autres végétaux dont des bambous. Maurice et son épouse reprennent le relais et ouvrent le parc aux visiteurs. En 1977, leur fille Muriel hérite du domaine.

Des bambous par milliers

Place à la visite à présent, nous entrons dans ce havre de paix et de sérénité.

À la caisse, la jeune fille nous annonce 2 heures de visite. Nous y resterons finalement plus de 4 heures !

Peut-être parce que j’aime beaucoup les bambous. Mais mon jardin ne me permet pas d’en profiter comme je voudrais. Car le bambou Phyllostachys, aux rhizomes traçants, s’insinue et se faufile partout, fait émerger un nouveau chaume (le turion) là où on ne l’attend pas, parfois loin du pied mère, Alors, dans mon jardin, je fais pousser des bambous fargesia aux rhizomes non traçants.

Mais, ce jour, à la Bambouseraie en Cévennes, je sais que je vais pouvoir admirer des bambous magnifiques. Plus de 200 espèces et 1000 variétés de cette herbe (eh oui c’est une plante herbacée et non un arbre !) y sont plantées. De toutes les couleurs, de toutes les tailles, de toutes les formes même. Et l’immersion commence dès le portillon d’entrée franchi. En haie, en forêt, en prairie, en labyrinthe, au pied des séquoias plus que centenaires, en compagnie des magnolias géants, en bordure du village laotien, … Les bambous sont partout, dressant très haut vers le ciel leurs silhouettes longilignes et gracieuses.

Bambouseraie des Cévennes : une balade zen
Phyllostachys edulis ‘Heterocycla’dont la canne évoque une écorce de tortue

Au fil de la balade, j’ai pu admirer des Phyllostachys aurea, des Physllostachys nigra aux cannes noires, de rares Phyllostachys edulis ‘Heterocycla’dont la canne évoque une écorce de tortue,…Quant aux bambous japonais (Semiarundinaria makinoï), il constitue un labyrinthe où se perdre facilement.

Bambouseraie des Cévennes : une balade zen
Des bambous de toutes les couleurs, de toutes les tailles, de toutes les formes

Pour faire une pause et reposer vos pieds, n’hésitez surtout pas à pénétrer dans l’espace zen.

Bambouseraie des Cévennes : une balade zen
Le murmure des chaumes balancés par le vent

Des fauteuils vous invitent à vous allonger….Levez les yeux, ouvrez vos oreilles et laissez-vous bercer par le mouvement régulier et le doux bruissement du feuillage et le tam-tam des cannes qui se heurtent. Plus aventurier, le parcours en filets vous invite à prendre de la hauteur pour admirer les bambous sous un autre angle.

Bambouseraie des Cévennes : une balade zen
Même pas peur !

Marre des bambous ?

Si vous n’aimez pas ou ne connaissez pas vraiment les bambous, d’autres espaces devraient vous ravir. Car la Bambouseraie en Cévennes est ponctuée de différentes zones végétales qui invitent au voyage et à la découverte :

  • Le village laotien avec son habitat traditionnel et ses bananiers, cannes à sucre, manguiers, ananassier, canneliers…
  • La vallée du dragon où se marient en parfaite harmonie l’eau, le végétal et le minéral. L’érable du Japon y règne en maître, ponctuant le paysage de ses taches colorées
  • L’allée des séquoias dont certains ont été plantés par le fondateur de la bambouseraie, Eugène Mazel, vers 1860
  • Le jardin aquatique d’Eugène où l’eau fait un formidable écrin pour des espèces végétales multiples et une faune variée
  • Les serres où il est, entre autres, possible d’admirer la végétation propre aux Îles Canaries. Souvenir, souvenir…
La vallée du Dragon à la Bambouseraie des Cévennes
La vallée du Dragon de la Bambouseraie des Cévennes

Des découvertes végétales magiques

Chaque pas est une nouvelle découverte, chaque pas révèle une fleur de toute beauté, un parfum suave d’un magnolia géant en fleur, une grenouille qui se la joue camouflage, un papillon qui butine, un bambou qui offre une couleur inattendue..

Bambouseraie des Cévennes : une balade zen
Magnolia géant
Bambouseraie des Cévennes : une balade zen
Fleur de bananier de la Bambouseraie des Cévennes
Fleur de bananier
Bambouseraie des Cévennes : une balade zen
Fleur de nénuphar

Au fil de la balade, on découvre aussi que la Bambouseraie est engagée dans une démarche de respect de l’environnement, le paillage prend tout son sens puisque les feuilles et branches sont broyées et laissées en couvre-sol. Et des hôtels à insectes (fabriqués en bambous !) sont installés partout, tout comme les nichoirs à oiseaux.

Les amateurs d’art y découvriront aussi de-ci de-là des œuvres d’artistes, évidemment en bambous, qui se fondent dans le paysage.

Et pour clore la visite, l’incontournable passage à la boutique… Et promis je n’ai pas craqué pour un de ces magnifiques bambous. J’ai juste acheté un morceau de canne qui a rejoint mon jardin, aux côtés d’un de mes sages bambous.

Bambouseraie des Cévennes : une balade zen

Pour préparer votre visite et y aller

Toutes les infos pratiques sont sur le site www.bambouseraie.fr

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