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]]>Car oui, j’aime le blanc. Et le printemps est la saison phare pour qui aime les plantes et arbustes aux floraisons immaculées, blanc neige en quelque sorte. Sauf que certains de ces végétaux n’aiment guère la neige. Et ce matin-là, au réveil, quelques-uns faisaient grise mine. Même si les plantes et arbustes qui peuplent mon jardin sont plutôt rustiques. Car ici on n’est jamais à l’abri d’une neige tardive qui s’invite alors que le jardin a revêtu ses plus belles parures printanières.
En mars, ces plantes-là ont souvent tiré leur révérence. Les fleurs ont fané mais elles restent encore dans mes souvenirs avant de revenir ou de refleurir l’année prochaine, encore plus belles, encore plus denses, encore plus blanches. Cet hiver, c’est mon hellébore qui s’est montré le plus vigoureux, le plus florifère. Il faut dire qu’il a bien mis 3 ans pour confortablement s’installer et enfin m’honorer de ses fleurs aux pétales presque diaphanes sous l’effet du froid.
L’autre fleur qui illumine mon jardin de blanc en hiver est le crocus. Toujours au rendez-vous d’année en année, les crocus pointent délicatement leur nez dès le mois de février, se frayant parfois un passage à travers les cristaux de givre ou de neige. Mais leur floraison est un enchantement au milieu de la pelouse. Surtout lorsqu’ils apparaissent un beau matin alors qu’on les avait presque oubliés. Aujourd’hui, les fleurs ont fané mais les bulbes de printemps ont enclenché leur « hibernation » pour reconstituer leurs réserves nutritives. L’an prochain, ils reviendront encore plus forts car ils se naturalisent spontanément.
Le printemps est certainement la plus belle saison dans les jardins blancs, car les fleurs blanches y apportent l’apaisement, la légèreté, la quiétude dont chacun a besoin au sortir de l’hiver. Dans mon jardin aux dimensions trop modestes pour laisser libre cours à ma passion, je trouve que le blanc apporte aussi du volume, de la consistance, de la grandeur.
Le blanc c’est aussi le summum de l’élégance et de la pureté. Un peu à l’image de mon camélia, cultivé dans un grand pot gris anthracite, à mi-ombre.
Aux prémices du printemps, le blanc se décline en une palette subtile dans tout le jardin. Certains diront que cette tonalité blanche monochrome est terne et plate, mais pourtant mon jardin n’est jamais aussi lumineux qu’à cette saison. Même (surtout) quand la neige s’invite subrepticement en un mince manteau gelé et lourd.
Le blanc va aussi très bien aux arbustes. Et, dans mon jardin, nombreux sont ceux qui se parent d’un blanc printanier. Et la neige ne les a guère perturbés dans leur floraison naissante ou bien avancée.
Ainsi, j’aime particulièrement l‘Exochorda, le bien nommé arbre aux perles grâce à la forme de ses boutons floraux. Des boutons floraux qui, l’an passé, avaient gelé et n’avaient pas pu éclore. Cette année, les fleurs se sont épanouies juste à temps pour braver les derniers flocons de neige de l’année (enfin j’espère !). À proximité de mon Exochorda, mon oranger du Mexique (Choisya) embaume déjà même si ses bouquets de fleurs ne se sont pas encore épanouis. Quant à l’andromède du Japon (Pieris), il offre ses premières grappes pendantes de petits grelots blancs alors que se dessinent les premières pousses rougeoyantes. Non loin, cultivé en pot, le laurier tin (Viburnum tinus) se fraye une petite place parmi les floraisons printanières
D’autres se préparent encore en coulisses avant d’entrer sur la scène végétale. Pas encore parés de leur robe blanche, la spirée, l’amélanchier et le rhododendron attendent leur heure. Celle où ils laisseront exploser leur floraison d’un blanc pur. En attendant, ils se font discrets, surtout sous cette neige qui est venue les surprendre.
Certes, j’aime le blanc virginal, le blanc teinté de rose, le blanc rehaussé d’étamines jaunes, mais j’aime aussi la couleur. En cette fin mars, seul le magnolia apporte sa pointe de couleur grâce à ses boutons rose violacé. Ses boutons floraux éclosent tout juste mais déjà c’est une promesse de belles fleurs qui s’annonce. En revanche, il n’a pas accueilli avec bienveillance cette neige tardive.
Pour autant, j’ai aussi choisi de décliner le magnolia en blanc. Avec deux Magnolia grandiflora, encore tout jeunes, mais qui, dès le mois de juin, me gratifient de magnifiques fleurs d’un blanc laiteux à la texture cireuse.
Quelques heures après être tombée, la neige s’en est allée, cédant sa place au soleil printanier. Un soleil bienvenu pour faire la part belle aux fleurs roses…Car j’aime aussi le rose dans mon jardin.
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]]>Le printemps est là, les narcisses et les jacinthes éclosent progressivement dans mon jardin. Depuis quelques jours, les rayons du soleil réchauffent l’atmosphère et déjà viennent butiner les premiers insectes pollinisateurs. Parmi ces insectes à la valeur inestimable pour nos jardins, nos vergers et nos cultures, les abeilles sauvages, également appelées abeilles solitaires, occupent la place. S’il en existe plus de 1000 espèces recensées en France, certaines sont plus reconnaissables que d’autres. À savoir l’osmie cornue (Osmia cornuta), très présente, donc bien visible. C’est d’ailleurs l’une des premières abeilles sauvages à sortir de sa cache hivernale. Que les esprits chagrins se rassurent, bien que l’osmie soit une abeille, elle n’a pas de dard et ne pique pas. D’ailleurs, elle se désintéresse totalement de nous, trop affairée qu’elle est à faire sa vie. Et sa vie est plutôt courte.
Si vous avez installé un hôtel à insectes au milieu de vos massifs ou arbres fruitiers, il y a de fortes chances que cette espèce d’abeille sauvage y ait élu domicile. Et le mois de mars est la période idéale pour observer tout ce petit monde ailé et bourdonnant qui s’affaire à émerger de son nid douillet, s’accoupler et pondre. Avec quelques haltes sur les fleurs déjà chargées de pollen et de nectar pour se nourrir et assurer leur descendance.
Celle qu’on appelle populairement l’abeille maçonne (on verra pourquoi un peu plus tard) ou abeille rousse est l’osmie cornue, de son petit nom latin Osmia cornuta. Pour ceux qui veulent des précisions entomologiques, il s’agit d’un hyménoptère de la famille des Mégachilidés. Comme son nom le laisse deviner, l’osmie cornue a des cornes ! Enfin, le terme « cornes » est peut-être un grand mot…Toujours est-il que la femelle osmie arbore ces protubérances sur le front (le clypeus).
Restons avec nos femelles osmies qui se reconnaissent facilement à leur tête et leur thorax noirs, alors que l’abdomen et la brosse située sous le ventre et qui sert à récolter le pollen sont de couleur rouille. Longue de 10 à 14 mm, cette femelle possède également des mandibules relativement puissantes.
L’osmie mâle est légèrement plus petit. Il se distingue surtout par le toupet blanc qu’il porte sur le front et de part et d’autre de ses mandibules. À la différence des femelles, les mâles ne sont pas dotés de brosses ventrales. C’est assez logique dans le sens où ils se nourrissent mais n’ont pas pour prétention de nourrir leur descendance. Ils naissent juste pour assurer la pérennité de l’espèce ! Et leur vie ne dure que 12 petits jours. Ce sont d’ailleurs les premiers à émerger des loges construites par les femelles.
Si vous avez installé un abri à insectes doté d’anfractuosités cylindriques d’environ 10 mm de diamètre, il y a de fortes chances que ça bouge en mars ! C’est le cas dans le mien depuis environ le 10 mars. Alors que se passe-t-il ? Quel est donc ce ballet bourdonnant de dizaines d’osmies qui tournent autour de mon abri, positionné à l’abri de la pluie et doté de plusieurs tiges de bambous posées à l’horizontale ? Un abri qui a l’air de plaire à ces abeilles tant l’activité est intense ! C’est vrai qu’au vu du nombre d’individus qui s’y pressent, notre abeille solitaire ne l’est plus vraiment…En effet, pour rappel, l’abeille solitaire ne vit pas en colonies comme sa cousine, l’abeille domestique.
Quelle est donc cette effervescence ? Dès le mi-mars, les mâles osmies sortent des loges construites par leur mère. Ce sont les premiers qui sortent tout simplement car ce sont les plus près de la sortie. En effet, les femelles osmies ont l’exceptionnelle capacité de sexer leurs œufs. C’est pourquoi elles finissent toujours leur galerie par un œuf porteur d’un mâle qui n’a qu’une fonction de reproducteur.
Une fois sortis de leur loge, les mâles attendent (impatiemment) la sortie des femelles. Et comme, ils n’ont pas grand-chose à faire, ils tournent autour de l’hôtel à insectes. Et parfois, c’est la foire d’empoigne. Autant dire que, dès que les premières femelles pointent le bout des mandibules, elles sont férocement courtisées. À peine éveillées, elles doivent subir les assauts des mâles qui n’ont qu’une dizaine de jours devant eux. Et ces mâles, une fois leur devoir accompli, s’en vont mourir sur la dalle de la terrasse.
Pour les femelles commence une vie laborieuse, entièrement consacrée à leur progéniture (qu’elles ne verront jamais).
Fécondée, Madame Osmie va désormais consacrer sa courte vie au ménage et à la ponte. Pour commencer, elle se met en quête d’anfractuosités horizontales (peut-être dans l’hôtel à insectes où elle est née) qu’elle va commencer à nettoyer et à vider des débris de terre et de pupes (étapes entre la larve et l’adulte). Une fois le ménage fait et le cylindre propre, elle s’envole pour récolter la nourriture de ses futurs « bébés ».
Dans mon jardin (et ceux de mes voisins), elle va butiner à qui mieux mieux pour absorber du nectar et récolter du pollen à l’aide de ses poils ventraux. C’est pourquoi, pour la survie de ce petit monde ailé, il est essentiel de leur offrir des fleurs mellifères et nectarifères. Tout en récoltant nectar et pollen, nos petites abeilles participent à la pollinisation des plantes et des arbres fruitiers. Ensuite retour à la maison ! Tête la première, elle entre dans son cylindre pour régurgiter le nectar, puis, demi-tour à l’extérieur pour s’engager en arrière afin de déposer le pollen. En multipliant les voyages, elle constitue ainsi une boulette qui sera le garde-manger des larves. Ce travail accompli, elle pond un œuf et referme la cavité. Au cours de ses différentes phases de développement, la larve s’alimentera de cette boulette, spécialement conçue par sa « maman ».
La femelle remplit ainsi son cylindre de plusieurs loges, qui contiennent toutes un pain de pollen et un œuf.
Pour ajouter de la difficulté à ce dur labeur, les femelles osmies doivent aussi batailler contre les diptères ou les chrysides, des guêpes parasites, qui pondraient bien dans les loges bien propres. Leurs larves se nourrissant des larves d’osmies. Lorsqu’elles reviennent de leur quête de pollen et de nectar, les femelles expulsent manu militari les intruses.
Quand le cylindre est plein, la femelle l’obture avec de la glaise dont elle fait un emplâtre avec ses mandibules.
Dès lors, elle peut mourir tranquille…
Quelques jours après la ponte, les œufs éclosent et donnent naissance à des larves. Se nourrissant des réserves de nourriture, elles passent par plusieurs phases de mue, en général entre quatre ou cinq. Ensuite, les larves tissent leur cocon de soie et se nymphosent. Pendant la période hivernale, leur développement cesse pour reprendre aux premiers jours du printemps. On dit qu’elles entrent en diapause, l’équivalent de l’hibernation.
Et le cycle recommence avec la sortie des mâles puis des femelles…
Par rapport à d’autres insectes, les osmies cornues ne craignent pas le froid relatif. Elles volent alors que les températures atteignent 12 à 14 °C, soit dès février dans le sud de la France. Les observer est un enchantement et une source d’émerveillement.
Comme de nombreuses autres abeilles, l’osmie cornue, ou encore sa cousine l’osmie rousse (Osmia rufa), subit de plein fouet les ravages des pesticides et autres produits insecticides, herbicides, fongicides…sans oublier la destruction des haies. En effet, l’osmie cornue s’installe spontanément dans les tiges creuses d’herbacées, dans les tiges à moelle d’arbustes comme le sureau.
De même, elles ont une prédilection pour les fleurs d’aubépine et d’églantier, mais aussi des arbres fruitiers (pommier, prunier, cerisier…) ou le trèfle.
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]]>L’article Mes deux randonnées sur les volcans d’Auvergne est apparu en premier sur Pascale Bigay.
]]>Il y a d’abord ces cratères, tous différents, tantôt bien ronds et coniques, tantôt pointus. Des cratères auxquels on peut accéder sans réelle difficulté puisque les dénivelés restent convenables. Et puis, il y a les contrastes de couleurs entre le vert de la nature, les sous-bois de hêtres ou de pins, les landes partiellement boisées, et le rouge ou le noir de cette terre volcanique. Et puis enfin il y a les panoramas à couper le souffle qui s’offrent à nos yeux, tout là-haut. Ainsi, depuis le sommet du Puy-de-Dôme, on a une vue à 360 ° sur l’ensemble des volcans. Sauf quand les nuages s’invitent…
Pas totalement remise de ma parenthèse hospitalière du mois d’août, j’ai décidé de m’offrir un voyage en train pour monter à l’assaut du Puy-de-Dôme. Eh oui, on peut monter sur le deuxième plus haut volcan d’Auvergne en 15 minutes. Et ce avec le Panoramique des Dômes, un train à crémaillère plutôt sympa. Départ toutes les 40 minutes à la Maison du site à Orcines, pour un aller-retour ou un aller simple. Pour moi, ce sera aller simple car la descente se fera (quand même) à pied.
Labellisé Grand Site de France et haut lieu du tourisme, le Puy-de-Dôme culmine à 1465 mètres d’altitude. Et il se dévoile doucement alors que je suis tranquillement assise sur les banquettes du Panoramique. À l’arrivée, on entre immédiatement dans le vif du sujet. Sous nos yeux s’étalent les volcans endormis, éclairés par le soleil matinal. Le paysage s’étend sous mes yeux et mes pieds. Au loin, Clermont-Ferrand et sa cathédrale noire.
Différents sentiers invitent à tourner sur la pente du volcan. Le vent souffle. Soudain, les nuages enveloppent le sommet et me voilà plongée dans du coton. Quelques minutes seulement puis le panorama se dégage à nouveau. Mes pas me mènent vers le Temple de Mercure, l’un des plus grands sanctuaires de montagne de l’Empire romain, actuellement reconstitué et réhabilité. Un chantier monumental !
Il est temps de redescendre par le Sentier des chèvres qui offre une vue continue sur les Puys Pariou, de Côme, le Grand et le Petit Suchet. Le début de la descente se fait par une portion aménagée d’escaliers, la suite en forêt, tantôt lumineuse, tantôt sombre comme une nuit sans lune.
Pour y accéder
Départ du Panoramique des Dômes d’Orcines Lieu-dit la Font de l’arbre Chemin de Couleyras. Tarif aller simple : 12,80 € pour les adultes.
Deuxième jour, deuxième randonnée à la découverte d’autres volcans d’Auvergne, du côté de Saint-Genès-Champanelle. Au programme, les Puys de Lassolas (1187 m) et de la Vache (1167 m), deux volcans jumeaux remarquables. La balade est annoncée comme familiale, la distance de 4,5 Km, le dénivelé positif de 285 m (en cumulé presque 300 m).
Départ aux chemins des Grandes Randonnées, dans les bois. Quelques champignons annoncent déjà l’automne ! Ensuite, une lande magnifique s’étale à nos pieds. Au loin, on devine déjà les sommets des deux puys. Prémices de la montée raide, un brin glissante, qui nous attend !
Le chemin recouvert de pouzzolane avalé, nous voilà arrivés en haut. Et là, c’est l’émerveillement ! Les couleurs sont splendides, la lave a dessiné des formes étranges, et le panorama sur l’ensemble de la Chaîne des Puys, mais aussi les Monts du Cantal, le Sancy, le Cézallier, le Livradois, le Forez (Tiens c’est chez moi !), le lac d’Aydat…est à couper le souffle.
On marche sur la crête puis on redescend…pour remonter sur le Puy de la Vache, entre les scories rouges. La vue est différente, tout aussi magique. Là un lac, là un château, là un village…Quelques rares fleurs poussent ça et là, au milieu des cailloux.
J’amorce la descente, pour sa plus grande partie sur des rondins de bois en guise de marches. Un peu douloureux pour les genoux. Le chemin s’adoucit et je jette un dernier regard sur ces volcans égueulés.
Au détour d’un virage, on tombe sur un chaos volcanique, autrefois exploité comme carrière. Étonnant mix de roches rouges et noires quasi lunaires, où poussent, contre vents et marées, quelques maigres acacias.
Fin de la balade…
Je reviendrai un jour découvrir d’autres volcans d’Auvergne.
Pour y accéder
Parking « Puys de la Vache et Lassolas » sur la D5, commune de Saint-Genès-Champanelle. Balisage bleu. Comptez 2 heures (3 heures si vous profitez du paysage pleinement du paysage !)
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]]>L’article Bambouseraie des Cévennes : une balade zen est apparu en premier sur Pascale Bigay.
]]>Le mois de juin est assurément la période idéale pour aller admirer cette forêt de bambous, située au sud-ouest d’Alès. Elle s’étale sur une quinzaine d’hectares et comporte plusieurs zones thématiques. Pourquoi juin ? Tout simplement car la température est déjà chaude, sans être caniculaire (enfin normalement !) et il est agréable de déambuler sous l’ombre des bambous. Septembre ou le printemps doivent aussi être un mois ou saison agréables pour découvrir ce lieu féerique. De plus, on croisera forcément moins de visiteurs qu’en juillet ou août.
Pour autant, la Bambouseraie des Cévennes reste ouverte de février à novembre, à des horaires variables suivant les saisons.
Un peu d’histoire pour commencer…C’est en 1856 qu’Eugène Mazel, importateur d’épices asiatiques, achète le domaine de Prafrance. Passionné de botanique, il le transforme en arboretum et plante de nombreuses espèces comme le Magnolia, le Ginkgo, le Sequoïa…Certains de ces arbres sont encore visibles aujourd’hui et rappellent l’œuvre d’Eugène Mazel qui finit par se ruiner à entretenir ce site magnifique.
En 1902, Gaston Nègre reprend Prafrance et l’enrichit de nombreux autres végétaux dont des bambous. Maurice et son épouse reprennent le relais et ouvrent le parc aux visiteurs. En 1977, leur fille Muriel hérite du domaine.
Place à la visite à présent, nous entrons dans ce havre de paix et de sérénité.
À la caisse, la jeune fille nous annonce 2 heures de visite. Nous y resterons finalement plus de 4 heures !
Peut-être parce que j’aime beaucoup les bambous. Mais mon jardin ne me permet pas d’en profiter comme je voudrais. Car le bambou Phyllostachys, aux rhizomes traçants, s’insinue et se faufile partout, fait émerger un nouveau chaume (le turion) là où on ne l’attend pas, parfois loin du pied mère, Alors, dans mon jardin, je fais pousser des bambous fargesia aux rhizomes non traçants.
Mais, ce jour, à la Bambouseraie en Cévennes, je sais que je vais pouvoir admirer des bambous magnifiques. Plus de 200 espèces et 1000 variétés de cette herbe (eh oui c’est une plante herbacée et non un arbre !) y sont plantées. De toutes les couleurs, de toutes les tailles, de toutes les formes même. Et l’immersion commence dès le portillon d’entrée franchi. En haie, en forêt, en prairie, en labyrinthe, au pied des séquoias plus que centenaires, en compagnie des magnolias géants, en bordure du village laotien, … Les bambous sont partout, dressant très haut vers le ciel leurs silhouettes longilignes et gracieuses.
Au fil de la balade, j’ai pu admirer des Phyllostachys aurea, des Physllostachys nigra aux cannes noires, de rares Phyllostachys edulis ‘Heterocycla’dont la canne évoque une écorce de tortue,…Quant aux bambous japonais (Semiarundinaria makinoï), il constitue un labyrinthe où se perdre facilement.
Pour faire une pause et reposer vos pieds, n’hésitez surtout pas à pénétrer dans l’espace zen.
Des fauteuils vous invitent à vous allonger….Levez les yeux, ouvrez vos oreilles et laissez-vous bercer par le mouvement régulier et le doux bruissement du feuillage et le tam-tam des cannes qui se heurtent. Plus aventurier, le parcours en filets vous invite à prendre de la hauteur pour admirer les bambous sous un autre angle.
Si vous n’aimez pas ou ne connaissez pas vraiment les bambous, d’autres espaces devraient vous ravir. Car la Bambouseraie en Cévennes est ponctuée de différentes zones végétales qui invitent au voyage et à la découverte :
Chaque pas est une nouvelle découverte, chaque pas révèle une fleur de toute beauté, un parfum suave d’un magnolia géant en fleur, une grenouille qui se la joue camouflage, un papillon qui butine, un bambou qui offre une couleur inattendue..
Au fil de la balade, on découvre aussi que la Bambouseraie est engagée dans une démarche de respect de l’environnement, le paillage prend tout son sens puisque les feuilles et branches sont broyées et laissées en couvre-sol. Et des hôtels à insectes (fabriqués en bambous !) sont installés partout, tout comme les nichoirs à oiseaux.
Les amateurs d’art y découvriront aussi de-ci de-là des œuvres d’artistes, évidemment en bambous, qui se fondent dans le paysage.
Et pour clore la visite, l’incontournable passage à la boutique… Et promis je n’ai pas craqué pour un de ces magnifiques bambous. J’ai juste acheté un morceau de canne qui a rejoint mon jardin, aux côtés d’un de mes sages bambous.
Toutes les infos pratiques sont sur le site www.bambouseraie.fr
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